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Ned: J'y vais, j'y vais. Bonsoir, Mistress Betty.
Betty: Bonsoir et merci, Monsieur Ned.
Le charretier: Ah çà! mais vous connaissez donc chacun par son nom?
Betty: Ce n'est pas malin! Vous venez de l'appeler Ned: je le répète après vous.
 -Elle a de l'esprit tout de même», dit Donald à Ned en s'en allant. Betty, restée seule près de Mme
Mac'Miche, lui donna quelques soins qui furent repoussés avec force injures.
«Je veux être seule! criait-elle. Je veux être seule!
 Je ne puis vous laisser tant que vous n'êtes pas remise sur vos pieds, Madame.»
Mme Mac'Miche essaya de se relever; elle poussa un gémissement et retomba sur son oreiller; elle ne pouvait
ni se redresser ni se retourner sur son lit. Betty, inquiète et redoutant quelque fracture proposa à Mme
Mac'Miche d'aller chercher le médecin.
Madame Mac'Miche: Jamais! Je ne veux pas! Plutôt mourir que payer un médecin.
Betty : Mais Madame a peut-être quelque chose de dérangé dans les os. Il faut bien qu'on y voie.»
Et Betty s'esquive pour aller chercher M. Killer.
Madame Mac'Miche: Malheureuse, infortunée que je suis! On me vole mon argent; on veut me ruiner en
médecins!... Mes pauvres cinquante mille francs! Ils les ont volés!... Et l'or! Ces pièces si jolies, si
charmantes, ils les ont prises! Ah! mon Seigneur! ils m'ont pillée, assassinée, égorgée! Ce gueux de Charles!
Cette scélérate de Marianne! Ils ont tout raconté à ce juge! Un méchant juge de paix de quatre sous! Il m'a
dévalisée!... Il m'a volée peut-être! Il faut que j'aille voir!... Ma clef! Ils m'ont pris ma clef! Ils m'ont volé ma
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Un bon petit diable
clef!»
Mme Mac'Miche chercha encore à se lever, mais sans plus de succès que la première fois.
«Mon Dieu! mon Dieu! s'écria-t-elle, éclatant en sanglots! Je ne peux pas y arriver! Je ne pourrai pas ouvrir
ma caisse chérie! Je ne saurai pas ce qu'ils m'ont volé, ce qu'ils m'ont laissé!... A deux pas de mon trésor, de ce
qui fait ma vie, mon bonheur! Et ne pouvoir y arriver! ne pas pouvoir toucher mon or, le manier, l'embrasser,
le serrer contre ma poitrine, contre mon coeur! Mon or, mon cher et fidèle ami! Mon espérance, ma
récompense, ma joie! Oh! rage et désespoir!»
Quand Betty rentra avec le médecin, ils la trouvèrent en proie à une violente attaque de nerfs accompagnée de
délire. Elle ne parlait que de sa caisse, de sa clef, de son or. Le médecin examina la jambe gauche, qui ne
faisait aucun mouvement; il reconnut une fracture. Aidé de Betty, il déshabilla Mme Mac'Miche, la coucha
dans son lit, fit le pansement nécessaire, mit l'appareil voulu pour que les os puissent reprendre, et
recommanda du calme, beaucoup de calme, de peur que la tête ne s'engageât tout à fait.
Betty crut devoir avertir Charles et les miss Daikins de ce qui arrivait à la cousine Mac'Miche.
«Je vais profiter de son moment de calme, pensa-t-elle, pour courir jusque là-bas.»
«Vous voilà déjà de retour, Betty? dit Marianne, qui, aidée de Charles, servait le dîner recuit, refroidi et
réchauffé. Dînez-vous avec nous?
Betty: Je ne demanderais pas mieux, bien sûr; mais ne voilà-t-il pas que la cousine Mac'Miche a la jambe
cassée à présent.
Marianne: Cassée! C'est-il possible! Quand donc? Comment donc?»
Betty raconta ce qui était arrivé. «Quant au charretier, continua-t-elle, il n'est pas fautif; c'est qu'elle l'a pincé!
Fallait voir comme son cou était noir! La douleur lui a fait lâcher prise, et... par malheur elle a roulé sur les
pierres! C'est là qu'elle se sera fracturée, comme dit le médecin.
Marianne: Ecoutez, Betty, dînez avec nous; nous avons tout juste de quoi; le juge nous avait donné un
poulet que j'ai fait rôtir; il est un peu sec à force d'avoir attendu, mais nous sommes tous jeunes, avec de
bonnes dents et bon appétit. Et puis, voici une omelette pour fêter le retour de Charlot.
Betty: Et Mme Mac'Miche donc qui est seule?
Marianne: Elle n'a besoin de rien, que de repos, a dit le médecin; et vous, vous avez, comme nous tous,
besoin de manger. Voyez donc! Il est près de trois heures, et nous dînons d'habitude à une heure. Viens, ma
Juliette, tu es pâle et fatiguée! mets-toi à table.»
Marianne amena et établit Juliette à sa place accoutumée, s'assit à coté, et lui servit un morceau d'omelette
bien chaude.
«Eh bien, où est Charlot? dit Marianne en regardant de tous côtés après avoir servi Betty.
Juliette: Il va revenir, m'a-t-il dit; il nous demande de ne pas l'attendre.»
On ne fit plus d'observation, et les convives mangèrent avec un appétit aiguisé par un retard de deux heures.
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Un bon petit diable
«C'est singulier que Charles ne rentre pas, dit Marianne en réservant la part de poulet qui lui revenait. Pourvu
qu'il n'ait pas été faire quelque sottise!
 Oh non! répondit vivement Juliette. Au contraire!
Marianne: Comment, au contraire? Tu sais donc où il est?
Juliette: Oui, il me l'a dit.
Marianne: Où est-il? Pourquoi ne le dis-tu pas?
Juliette: Parce qu'il m'a demandé de ne le dire que lorsque Betty aurait fini son dîner, pour qu'elle pût
manger tranquillement et à sa faim.
Betty: Tiens! pourquoi cela? Où est-il allé?
Juliette: Il est allé près de Mme Mac'Miche, dans le cas où elle viendrait à s'éveiller et qu'elle aurait besoin
de quelque chose. Il m'a demandé la permission d'y aller. C'est un bon sentiment, et je l'y ai encouragé.
Marianne: Et tu as bien fait, Juliette! et Charles est un bon coeur, un brave garçon! C'est bien, ça! Ce que tu
me dis m'attache à lui et me fait bien plaisir!»
Juliette embrassa sa soeur; elle avait des larmes dans les yeux. Betty, qui finissait son dîner, ploya sa serviette,
remercia Marianne et disparut.
XVII. BON MOUVEMENT DE CHARLES. IL S'OUBLIE AVEC LE CHAT
Charles avait été touché de l'accident fâcheux arrivé à sa vieille cousine; il eut la bonne pensée d'expier les
tours innombrables qu'il lui avait joués, en aidant Betty à la soigner pendant sa maladie, qui pouvait être
longue. Il remit donc son dîner à son retour et courut chez la cousine Mac'Miche. Quand il arriva, elle était
déjà retombée dans son délire; elle appelait au secours pour garder son or qu'on lui volait; elle passait des
larmes du désespoir aux cris de colère et d'effroi. Elle ne reconnut pas Charles et le supplia de lui rendre son
or, son pauvre or.
Charles pensa que cette grande et dangereuse agitation serait peut-être calmée par la vue de cet or tant aimé, [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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